Dormir avec son chien : quels bienfaits selon la science ?
- Marina DANTAS
- 12 oct.
- 4 min de lecture

Dormir avec son chien, qu’il soit dans le lit ou simplement dans la chambre est un sujet qui suscite débats et témoignages. Beaucoup de propriétaires rapportent un profond sentiment de bien-être, mais qu’en dit la recherche ? Voici un tour d’horizon des bénéfices documentés ainsi que des limites, pour t’aider à y voir plus clair.
Les bénéfices potentiels :
Réduction du stress et de l’anxiété
Plusieurs études montrent que la présence d’un animal de compagnie peut aider à diminuer les niveaux de stress. Câliner un chien, sentir sa présence rassurante, tout cela active des mécanismes liés au confort, diminue les hormones de stress (comme le cortisol) et favorise la libération d’ocytocine, hormone associée à la relaxation. (Sleep Foundation)
Sentiment de sécurité et de confort
Dormir avec son chien peut procurer une sensation de protection, particulièrement pour les personnes qui vivent seules ou traversent des moments de fragilité émotionnelle. Le fait que le chien soit proche, ou dans la même pièce, rassure, permet de se détendre plus facilement. (Sleep Foundation)
Bénéfice sur le moral et la santé mentale
Le lien affectif avec son chien permet de combler des besoins émotionnels : compagnie, attachement, soutien. Ces bienfaits peuvent améliorer la qualité de vie, rappeler le plaisir simple, diminuer la solitude. Cela peut avoir un impact favorable sur la santé mentale. (Sleep Foundation)
Avantages chez les enfants et les adolescents
Une étude portant sur des jeunes de 11 à 17 ans a comparé les profils de sommeil (mesuré objectivement par polysomnographie et actigraphie) entre ceux qui dorment « parfois », « fréquemment » ou jamais avec leur animal. Résultat intéressant : les dimensions de sommeil étaient largement similaires selon la fréquence de co-sommeil. Les jeunes qui partageaient souvent le lit avec leur animal avaient parfois un endormissement plus long, mais leur qualité de sommeil subjective était souvent meilleure. (PubMed)

Les limites et les risques
Perturbations du sommeil
Avoir le chien dans la pièce peut aller, mais dans le lit c’est plus susceptible de déranger : mouvements, position, chaleur, bruit. Par exemple, une étude avec 40 adultes et leurs chiens a montré qu’avoir le chien sur le lit réduit l’efficacité du sommeil, comparativement au fait de le laisser simplement dans la chambre. (PubMed)
Qualité de sommeil perçue vs mesurée
Beaucoup de gens rapportent que dormir avec leur chien est agréable et stable, mais les mesures objectives montrent parfois des micro-réveils ou plus de mouvements. Il peut exister un décalage entre ce que l’on ressent et ce que les données récoltées révèlent. (Tandfonline)
Effet selon le type d’animal
Plusieurs études indiquent que les chiens peuvent causer plus de perturbations que les chats. Par exemple, dans l’étude de 2024 (“Co-sleeping with pets, stress, and sleep in a nationally-representative sample…”), le sommeil perçu des personnes qui co-dorment avec des chiens était plus perturbé qu’avec des chats. (PMC)
Limites selon le nombre d’animaux ou leur taille
Plus il y a d’animaux, plus le risque de perturbations augmente. Si le chien est gros ou très actif la nuit, l’espace et la gestion thermique peuvent poser problème. (PMC)
Une étude marquante :
“Co-sleeping with pets, stress, and sleep in a nationally-representative sample of United States adults”
Un résumé de cette étude récente (2024) :
Échantillon : 1 591 adultes américains, représentatif de la population. (PMC)
Méthode : Questionnaire sur la qualité de sommeil perçue, l'efficacité de sommeil, la gravité de l’insomnie, le lien affectif avec l’animal, etc. (PMC)

Principaux résultats :
Co-dormir avec un animal est associé à une qualité de sommeil plus faible perçue
et à une insomnie plus sévère. (PMC)
Le type d’animal compte : les chiens semblent poser plus de perturbations que les chats. (PMC)
Le nombre d’animaux aussi : plus il y en a, plus les troubles sont potentiellement présents. (PMC)
Le lien affectif (“bondedness”) avec l’animal ne semble pas modifier fortement ces effets. (PMC)
Cette étude est intéressante car elle relativise beaucoup les affirmations souvent enthousiastes : oui, il y a des bénéfices, mais il y a aussi des coûts, surtout sur le plan du sommeil.
Conseils pratiques pour maximiser les bienfaits
Si tu souhaites dormir avec ton chien tout en limitant les inconvénients, voici quelques pistes :
Choisir une bonne literie, suffisamment grande pour que chacun ait son espace.
Si le chien dort dans la chambre mais pas sur le lit, cela peut déjà offrir le confort sans autant de perturbations.
Habituter le chien à avoir son propre panier confortable, proche du lit, si tu veux proximité sans intrusion. Veiller à ce que le chien soit bien entraîné, calme la nuit, propre, et en bonne santé (puces, hygiène). Maintenir une routine de sommeil régulière pour toi comme pour lui : horaire, environnement calme, température agréable. Surveiller ton sommeil subjectif : si tu te réveilles souvent fatigué·e, même si tu aimes la présence de ton chien, cela peut valoir le coup de réévaluer l’arrangement.

Dormir avec son chien est loin d’être une mauvaise idée en soi : les bénéfices émotionnels, psychologiques et relationnels peuvent être forts. Mais ce mode de sommeil n’est pas universellement bénéfique : il dépend beaucoup de ta situation personnelle, de la taille, du comportement de ton chien, et de ce que tu valorises prioritairement
(confort émotionnel vs qualité de sommeil mesurée).
L’idéal est de trouver un compromis qui permet de profiter des bienfaits
(proximité, sécurité, amour partagé) sans sacrifier la qualité de ton repos. Et si, après avoir testé, tu vois que ton sommeil pâtit trop, ce n’est pas un échec d’« arrêter de dormir avec », c’est un ajustement pour ton bien-être.




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